Ce que les blogs en disent…

Le second printemps

Temps de lecture de l’article : 10 minutes

Blog de Francis Richard

Je m'appelle Adèle Carlier, j'ai 52 ans et j'ai atteint ce no woman's land.

Adèle est une femme libre, ayant choisi ses servitudes pendant trente ans: habitudes consenties, travail excitant, voyages, mariage heureux, maternité épanouie, amitiés fidèles.

Son travail? Une émission tri-hebdomadaire sur une radio bruxelloise à grande audience que ses enthousiasmes, exprimés sur son blog, ont valu à cette passionnée de lecture.

Un jour, Jean, le directeur de la radio, lui annonce, après vingt ans d'antenne, que le conseil d'administration a décidé d'arrêter son émission, de renouveler la grille des programmes:

Une femme n'a pas le droit de vieillir. Encore moins à l'antenne.

Si Adèle, narratrice en quête du héros parfait, a écrit deux romans, elle n'est pas assez satisfaite des résultats pour les proposer à un éditeur. Tous les matins, elle continue d'écrire:

Mon héros accompli se devait d'être un ami que je finirais par prendre pour une personne véritable, existant en dehors du texte.

Au même moment, Emma, la trentaine, chavire à Paris. Elle enseigne la philosophie. Une de ses élèves s'est suicidée après que sa photo dénudée a circulé sur les réseaux sociaux.

Emma a appris un jour par ses parents qu'ils l'avaient adoptée, sans le savoir, via un réseau d'escroquerie opérant en Ouganda. Pour retrouver ses racines, elle s'est intéressée à l'islam.

Adèle et Emma ignorent encore que leurs routes se croiseront, après avoir refusé l'une et l'autre un emploi de substitution qui ne leur sied pas et s'être disputées avec leur homme.

L'une et l'autre emprunteront le chemin de Compostelle et s'y rencontreront. La plume de l'une et le voile que porte l'autre les empêchant d'être transparentes aux yeux des autres.

Elles se compléteront, l'une personnifiant l'expérience et la raison, l'autre la fraîcheur et la foi, marcheront avec d'autres pèlerins qui, après les avoir entraînées, les laisseront seules.

Pour Adèle, marche et écriture signifient lutte contre l'immobilisme, lui permettent d'être une quinqua magnifique et indocile, d'échapper au contrôle et de donner un sens à sa vie:

Voilà pourquoi, sans doute, on gouverne en sédentarisant et on domine en brûlant les livres, se dit-elle.

Pour Emma, marche et voile signifient effort et retranchement, lui permettent d'être féministe et musulmane. Toutes deux portent en elles la révolte, diffèrent par la détermination.

L'épilogue explicite le titre du roman d'Isabelle Bary. Adèle, en racontant cette histoire, s'est libérée de ses câbles d'acier. Dès lors commence pour elle Le second printemps.

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Blog d'Argali

Le second printemps, Isabelle BARY

Depuis que j’ai découvert Isabelle Bary avec « La vie selon Hope » aux éditions Luce Wilquin, je la suis avec plaisir. Le dernier roman que j’ai lu d’elle, « Les dix-sept valises », datait déjà de 2018 et je me réjouissais qu’elle nous revienne avec un nouvel ouvrage. C’est chose faite.

« Le second printemps » aborde un sujet peu courant en littérature, la ménopause. Cette étape coïncide souvent avec la période où les enfants prennent leur envol et où femme et mère, on se sent moins heureuse et moins utile. Surtout, quand dans la vie professionnelle, on vous préfère également une collègue plus jeune.

Un jour, Adèle, 52 ans, s’envole sur un coup tête. Elle se retrouve sur les chemins de Compostelle, en tête à tête avec elle-même. Elle y fait la rencontre d’Emma, jeune femme de 30 ans, elle aussi en questionnement, en recherche du sens de sa vie. Marcher va aider Adèle à ressentir à nouveau de multiples sensations, des émotions et trouver un temps propice à la réflexion. Et à la métamorphose.

J’ai aimé l’approche d’Isabelle Bary. Dans la société d’aujourd’hui, tout n’est qu’apparence. Il faut rester belle, jeune, dynamique comme si la femme n’avait pas le droit de vieillir. Passé la cinquantaine, on a l’impression que nous nous dirigeons vers la fin, inéluctablement. Isabelle nous parle plutôt de « second printemps », jolie expression issue de la culture japonaise. La quête d’Adèle va lui donner l’opportunité de découvrir deux personnalités féminines fortes. Jeanne d’abord, féministe âgée de 85 ans. Emma ensuite, jeune femme née en Ouganda et adoptée par des parents français, en quête, elle, de ses origines. Adèle va prendre conscience que vieillir, c’est une chance de vivre autrement, autre chose. C'est choisir l’essentiel, ce qui nous grandit, qui nous rend forte et libre, nous ancre dans la vie.

Ce roman positif nous montre que la vie est précieuse et la vieillesse une aubaine. C’est également la description de belles complicités féminines, une aventure humaine sensible et une jolie réflexion sur la vie et la liberté.

Un roman à découvrir absolument.

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Blog de Bernard Delcord

Un aller-retour d’âge…

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Autrice belge du remarquable bestseller Zebraska (2014, 2020), Isabelle Bary (°1968) sort – chez 180° Éditions à Sion, en Suisse –, Le second printemps, une mise en abyme romanesque à la hauteur de son talent, tout à la fois surprenant, subtil et stylistiquement abouti, qui jette un regard lucide, ironique et captivant sur la destinée et les tribulations d’une femme d’ici et de maintenant, « libre », certes, mais pas tant que cela en définitive, avant sa décision mûrement irréfléchie de le devenir totalement.

En voici le pitch, fourni par Isabelle Bary :

« La vie d’Adèle Carlier, 52 ans, lui échappe peu à peu : ses enfants quittent le nid, sa mère se fane tout comme sa carrière, et son mari continue à tracer sa route, négligeant ses états d’âme. Adèle se sent vieillir, devenir transparente et inutile. Des bouffées de chaleur aux publicités ciblant la femme quinqua, tout le lui rappelle. Qui est-elle vraiment, hors de sa tribu ?

Un matin, lassée d’attendre son homme toujours en retard, elle prend seule l’avion à destination de Lyon. Envolée sur un coup de tête pour s’affranchir du monde, Adèle en découvrira un autre sur le chemin qui la mènera jusqu’en Espagne, composé de personnalités égarées, chacune dans sa propre quête de sens. »

Si l’approche se veut résolument féministe, elle évite habilement les poncifs du genre, ainsi que ses écueils pleurnichards ou revanchards, et s’avère par-là aussi convaincante que judicieuse, tout en déconstruisant au passage la vieille symbolique des saisons de la vie…

Un bonheur d'écriture et de lecture...

Bernard DELCORD

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Le belge qui lit, bookstagrammer

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La boîte à BOU-quins, bookstagrammer

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La boîte de Fred Ernotte, Le Belge qui lit


Les chroniques d’Amandine Scheers

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